Alors que le directeur de l'école maternelle La Fontaine, à Grand-Fort-Philippe, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour attouchements sexuels, la maman d'un élève de grande section raconte comment son fils a traversé ces mois tourmentés.
Elle est touchée, forcément, mais parvient néanmoins à prendre de la distance. "Mon fils va bien, c'est le plus important", témoigne cette maman qui a souhaité rester anonyme. Son fils, un petit garçon de 5 ans, était scolarisé l'an dernier dans la classe du directeur de l'école La Fontaine, à Grand-Fort-Philippe. Ce dernier vient d'être placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour attouchements sexuels, comme l'ont révélé nos confrères du Phare Dunkerquois.
"Ca a commencé l'an dernier, après les vacances de Pâques", raconte la maman. "Mon fils a eu un remplaçant après les vacances de Pâques, jusqu'à la fin de l'année scolaire. On nous a dit que son maître était souffrant, ça arrive." L'instituteur et directeur d'école ne revient pas dans l'établissement. Mais à la rentrée scolaire, la police prévient les parents : tous les enfants ayant été en contact avec lui vont devoir être auditionnés.
Interrogatoire des enfants
"A ce moment-là l'enquête était à ses débuts, les enquêteurs de la brigade des mineurs nous ont parlé de faits d'exhibition. Mais on se doutait que d'autres choses allaient sortir", poursuit la maman. Quelques temps après la rentrée, son fils est convoqué par la police pour un interrogatoire. D'abord seul avec les enquêteurs, puis elle a pu le rejoindre. "C'est normal, il fallait préserver la parole des enfants, ne pas trop en parler avant pour que leurs réponses viennent naturellement. Mais ce n'est pas facile, à cet âge-là, ils posent des questions. Mon fils parle déjà plus qu'un enfant de 3 ans. On a choisi de ne pas rentrer dans le vif du sujet."
Tous les enfants sont auditionnés. Les langues se délient. "Certains enfants étaient en pleurs rien qu'à l'idée de parler de leur ancien instituteur. Ceux-là ont été dirigés vers un psychologue", précise la mère de famille. "Mon fils ne m'en a plus reparlé."
"Ça me met en rage"
Son fils a été épargné. Ce n'est pas le cas de 6 autres enfants, indiquent nos confrères du Phare Dunkerquois. "Ces petits loulous, ils ont entre 2 ans et demi et 5 ans. Ce sont encore des bébés. On leur dit d'obéir à leur maître ou à leur maîtresse. Ce monsieur, il savait très bien qu'en s'attaquant à des enfants de cet âge-là ils ne parleraient pas. Ça me met en rage."
Cet homme, âgé de 56 ans, elle l'a croisé quelques fois. Son fils était dans sa classe et il organisait des représentations de théâtre avec les enfants. "L'instinct de maman fait qu'il ne m'a jamais inspiré confiance mais ça s'arrête là."
"Quand mon fils a été auditionné, il n'était pas encore en garde à vue et on doit respecter la présomption d'innocence. Même s'il ne faut pas que je le croise", souffle le maman. Car une autre idée la tracasse. "Il est arrivé en poste en septembre 2016. J'espère qu'il n'a pas fait d'autres victimes avant, dans d'autres établissements. Ca s'est déjà vu." Si c'était le cas, ou si d'autres parents le souhaitaient, elle n'exclut pas de créer un collectif de parents pour le poursuivre en justice.
"L'important c'est que mon fils aille bien. Depuis une nouvelle directrice a été nommée et l'a remplacé dans sa classe. Elle est charmante, c'est une vraie institutrice, on a retrouvé l'esprit de l'école. C'est une toute petite école vous savez", conclut la jeune femme.